« Le temps presse… Et pourtant, jamais auparavant autant d’humains sur Terre n’ont eu la chance d’en avoir à ce point. Comme souvent, plus nous en avons, plus nous en voulons. Nous retrouvons ce phénomène dans beaucoup d’aspects de nos vies. Pour nous autres humains, il est difficile de raisonner et de ne pas désirer davantage. Vouloir vivre mieux, vouloir vivre plus longtemps, posséder plus, voyager plus loin… Ces désirs amplifiés par les systèmes sociaux que nous avons mis en place pendant des siècles se voient aussi confrontés à un gigantesque paradoxe. Celui de l’environnement et de ses limites. Alors, poussé par nos désirs d’explorations, de jouissance, de volonté de survie, nous allons chercher dans les étoiles ou dans la culture. Le temps presse pour certains mais pas pour tous. Le temps presse car notre horizon des événements est conditionné par notre passage éclair sur notre bonne vieille planète. Mais le temps pour certain est relatif, à l’instar de la méduse lune, capable de “vieillir en arrière”, de former des clones ou de régénérer des parties de son corps… Immortelle en quelque sorte.

Le cinéma, à sa mesure, possède son propre tempo: une forme de transcendance, une capacité à se démultiplier, à rendre intemporel ce qu’il fixe. Plus le temps passe et plus il nous presse de le voir s’étirer davantage, telle la pellicule photographique. Grâce au cinéma, à la nature ou aux passions, le temps s’étire et nous en profitons au maximum. Alors le temps ne presse plus et nous profitons d’être heureux, dans le moment présent ! »